Guillaume et la bataille du Val ès dunes

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https://feriadelavivienda.co/366iiwmfit6 En 1047, Chicheboville entre dans les livres d’histoire. La bataille du val ès dunes, qui a lieu sur notre territoire, permet au jeune guillaume, duc de Normandie, de consolider son pouvoir et, plus tard, de devenir Guillaume le Conquérant, roi d’Angleterre.

Les barons se révoltent

go here En 1027, Arlette fille d’un marchand pelletier donne naissance à Falaise au fils illégitime du duc de Normandie Robert le Magnifique : Guillaume. Robert disparaît pendant les croisades alors qu’il a confié son fils unique à ses fidèles barons.
Au début de son « règne », le jeune Guillaume doit faire face à l’hostilité de l’ouest du duché qui conteste son autorité. La trêve de Dieu que le jeune duc tente d’imposer n’est pas respectée et ses cousins revendiquent le duché. Un groupe de barons, dirigé par Guy de Brionne, cousin du « bâtard », se révolte. Descendant légitime du duc Richard II, Guy de Brionne, ou Bourgogne, est élevé avec Guillaume à la cour du duché et il est un solide prétendant au trône. Les autres conjurés sont Néel II de Saint-Sauveur vicomte du Cotentin, Ranulfe de Briquessard vicomte du Bessin, Grimoult seigneur du Plessis, Hamon aux dents ou le dentu, baron de Creully et de Torigny, Raoul Taisson seigneur du Cinglais et de Thury Harcourt.
A Bayeux, les barons jurent la perte de Guillaume et décident d’aider Guy de Brionne à prendre le duché. Dans ce serment, ils jurent de « frapper » Guillaume, c’est ce terme qui permettra à Raoul Taisson de revenir sur sa parole. Ils fortifient leurs châteaux. Ils attirent Guillaume dans un guet-apens et projettent de l’assassiner. Le jeune duc se rend au château de Valognes pour y pratiquer son activité favorite : la chasse. Il échappe de peu à l’attentat grâce à un fou, dont personne ne se méfie, Golet qui le prévient. Laissant là ses affaires, Guillaume se lance alors dans une fuite éperdue à cheval, évitant les chemins fréquentés. En passant par Ryes, il rencontre son vassal Hubert qui lui donne une escorte et met les conjurés sur une fausse piste laissant ainsi au jeune duc le temps de s’enfuir jusqu’à Falaise. Dans le duché, les troubles sont nombreux, l’affrontement devient inévitable.

https://www.larochellevb.com/2024/01/31/y0fb20txgk Guillaume se rend à Poissy où il rencontre son suzerain le roi Henri Ier de France et lui demande de l’aide. Il rappelle au roi l’aide que son père, Robert duc de Normandie, lui a apportée lorsque la mère d’Henri l’a chassé du royaume de France et qu’Henri s’est réfugié en Normandie et mis sous la protection de Robert. Le roi est touché par la situation de son vassal et décide de l’aider ; il convoque le ban et entre en Normandie. Guillaume recrute des contingents dans le pays d’Auge, celui de Caux, le Roumois, la région d’Exmes ainsi que dans les villes de Lisieux, Evreux, Falaise, Sées et Caen qui lui sont restées fidèles. Dans les premiers jours d’août 1047, il campe avec ses troupes à Argences. Henri campe sur le Laizon, une petite rivière entre Argences et Mézidon, au hameau des forges à Ouézy.
Dans l’autre camp, les barons révoltés passent l’Orne en différents points et regroupent leurs troupes au Val ès dunes. Leur position est bien choisie, protégée par les hauteurs de la côte saint Laurent et par les marais. Cependant, elle a aussi un inconvénient, la retraite est impossible d’autant plus que Caen semble acquise à Guillaume. Les Barons ont obligation de vaincre.

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enter A la date prévue, peut-être le 10 août 1047, le roi Henri Ier assiste à la messe dans l’église Saint-Brice de Valmeray. Puis, il monte vers l’actuel village de Béneauville ; ses troupes se rangent sur la rive gauche du Sémillon et attendent Guillaume. Le chemin qu’il suit est toujours appelé : « chemin du roi ».

https://comercialfuentes.com/kqgqrxy Le matin du jour décisif, Guillaume quitte Argences et se dirige vers le sud pour rejoindre l’armée française. Il traverse le Sémillon au gué Béranger situé sur la voie romaine entre Vimont et Bellengreville. Il remonte le cours d’eau et les deux armées, française et normande, font leur jonction dans la plaine, en limite de Billy et de Béneauville. L’armée de Guillaume fait alors un quart de tour pour marcher aux côtés de l’armée du roi et aller vers le lieu de l’affrontement.

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Le Val

go to link Le choix du Val ès dunes s’explique par deux raisons ; c’est un nœud de jonction stratégique et un terrain découvert. Il est situé entre Bellengreville, La Hogue, Secqueville, Conteville, Billy et Béneauville et Chicheboville.
En 1047, le vallon forme un quadrilatère, long de quatre kilomètres et large de trois, traversé dans sa largeur par le chemin de Caen aux Ponts-de-Jort. Sa partie ouest est un peu plus élevée et descend en pente douce vers le marais de Bellengreville-Chicheboville situé le long de son flanc est. Il est bordé au nord par de petites collines qui ont l’apparence de dunes en raison du sol sablonneux qui les recouvre. Ces dunes ont donné le nom légendaire du val. Des plantes marines y poussent, en particulier cette sorte de chardon aux feuilles très épineuses qu’on remarque dans les sables du bord de mer. Plantés vers 1850 sur les terres incultes, les pins d’Ecosse changent la physionomie originelle du lieu.

Buy Ambien Fast Shipping Au XIIème siècle, Wace, qui écrit l’histoire de Guillaume le Conquérant, le décrit ainsi :

follow Valesdunes est en oismeitz…Val ès dunes est en Oxmois
Entre Argences è Cingueleiz…Entre Argences et Cinglais
De Caem i peut l’en cumter…De Caen on peut compter
Treis leugs el mien kuider…Trois lieues suivant mon opinion
Li plaines sont lunges è lees…Les plaines sont longues et larges
N’i a granz monz ne grans vallées…Sans grands monts ni grande vallée

http://www.kantamotwani.com/3ipe09t A sex prouf du vé berangier…Assez proche du gué Béranger
N’i a boscage ni ros chier…Sans bocage ni rocher
Mais en cuntre soleil levant…Mais contre le soleil levant
Se funt la terre en avalant…se termine la terre en descendant
Une rivière l’avironne…Une rivière l’environne
Devers midi et devers none…Au sud et vers none »

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Buy Zolpidem Tartrate 10 Mg Tablet Concernant les forces en présence, nous reprenons les chiffres proposés par Thierry Wavelet et Jean-Paul Hauguel dans « Sur les pas de Guillaume en Val ès Dunes » : 260 chevaliers et 1040 piétons pour le camp de Guillaume ; 170 chevaliers et 680 piétons pour les rebelles. Les forces sont sensiblement équilibrées. Lors d’une bataille, le cavalier normand monte un destrier de petite taille : 1,45m à 1,50 m au garrot. Dans les batailles les soldats s’ordonnent en « conrois » : unité de vingt à trente cavaliers qui chargent de front sur deux ou trois rangs ; ils sont réputés pour faire la force des armées normandes.

https://bakingbrew.com/recipe/z64demw7i Peu de temps avant la bataille, les chevaliers en armes, commandés par Raoul Taisson, arrivent également. Ses troupes refusent de s’engager dans le combat et le seigneur du Cinglais est partagé entre deux serments : l’hommage fait à Robert père de Guillaume et celui fait aux barons révoltés. Finalement, il ruse, s’approche de Guillaume et le gifle avec un gant, remplissant ainsi son serment de « frapper » le jeune duc. Il se tient ensuite prudemment à l’écart, attendant le moment favorable pour choisir définitivement son camp.

Le choc des armées

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follow url https://menteshexagonadas.com/2024/01/31/h9rl1jj Scène de bataille : Extrait de la tapisserie de Bayeux n° 55. Sur cette image, l’évêque de Bayeux, Odon, frère de Guillaume, encourage les combattants. Guillaume, le deuxième personnage à partir de la droite, que l’on croyait blessé, lève son casque, se fait reconnaître et rallie ses soldats.

source site A neuf heures, il fait beau les deux armées se rencontrent et le choc est terrible. Les combats, aux cris de Dex Aïe (Dieu Aide !), sont acharnés et très meurtriers. Dans son récit, Benoît de Saint Maure écrit « Jamais peut-être autant de coups mortels n’ont été portés, jamais tant de glaives teints de sang ! La terre en est rouge, les gonfanons (bannières) de soie en dégouttent…et au milieu de cet horrible fracas, on distingue les cris déchirants des blessés, broyés sous les pas des chevaux ». Tout d’abord, la cavalerie, lancée au galop, fait trembler la terre, puis vient le bruit strident des armes, un mouvement continuel de coups portés. Guillaume surpasse tous ses hommes en bravoure.
Progressivement, les barons perdent du terrain et se retrouvent refoulés sur la côte Saint-Laurent. Hamon meurt provocant un effet de recul de son armée. Raoul Taisson, choisissant définitivement son camp, se lance alors dans la bataille au côté de Guillaume. Ce ralliement, en cours de bataille, de 225 soldats, renverse la donne. Ranulfe prend la fuite. Néel et Guy de Brionne continuent la lutte, acculés à la côte Saint-Laurent, dans une résistance autant héroïque que désespérée puis se résignent à fuir.
La déroute à travers la plaine de Bourguébus, Tilly-la-Campagne et Saint-Martin-de-Fontenay, devient générale dans le désordre et la confusion. Les soldats doivent gagner Caen mais, à cette époque, les marais rendent la zone entre Vimont et Frénouville peu praticable. Ils tentent alors de franchir l’Orne au gué de Bully. Guillaume les bloque entre Saint-Martin-de-Fontenay et Basse-Allemagne (Fleury-sur-Orne). Au passage d’Athis, les conjurés lourdement armés n’ont le choix qu’entre la rivière et l’armée du duc. Selon Benoît de saint Maure, c’est un tel carnage que l’eau en devient vermeille jusqu’à Caen ; les cadavres sont si nombreux que le moulin de Bourbillon, au-dessous du village de Fleury-sur-Orne, est bloqué.

https://www.ipasticcidellacuoca.com/nsvy6ua Après la bataille, roi et duc se partagent le butin et inhument les morts sans tarder. L’insurrection est écrasée ; son autorité assurée, Guillaume règne désormais sans partage sur le duché. Henri rentre en France. Les conjurés sont emprisonnés ou contraints à l’exil. Néel, que Guillaume considérait comme le principal instigateur du complot, s’enfuit en Bretagne et son domaine est confisqué, il rentrera en grâce quelques années plus tard. Guy de Brionne est gracié par Guillaume et se retire en Bourgogne. Grimoult du Plessis, livré au vainqueur, est emprisonné à Rouen où il meurt. Ranulfe obtint le pardon du duc.

Le souvenir de la bataille

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https://overflowdata.com/uncategorized/6qv54skp7w Le conflit laisse des traces dans la toponymie locale :

  • « Le cimetière aux chevaux » est un nom de delle de la commune de Bellengreville, entre Secqueville et le Chemin de Jort. Au XIXème siècle, on y trouve encore de nombreux ossements de chevaux que l’on suppose être ceux de 1047.
  • Le nom de « Malcouronne » concerne une ferme et une pièce de terre situées sur Secqueville, derrière le poste EDF. L’origine du nom viendrait de la chute que fit le roi de France. Renversé par un coup de lance au cours de la bataille, Henri se relève et repart au combat. La ferme de la Malcouronne, construite au XIXème siècle, a aujourd’hui disparu. Selon Arcisse de Caumont, les écuries et le puits existent encore en 1820.
  • Au XVIIème siècle, on parle encore d’une « voie messire Guillaume » à Béneauville et d’une « Croix messire Guillaume » sur Chicheboville. Le mot croix signifie probablement ici croisement de routes. Elle se trouvait sur le chemin des éoliennes (au niveau de la deuxième), au croisement du chemin des Haudières et menant vers Billy.
La chapelle Saint-Laurent

here Après le combat, Guillaume, victorieux, décide d’élever une chapelle sur le lieu de la bataille. Selon l’historien Bourgueville, sieur de Bras, la chapelle, qu’il a vue de ses yeux, est dédiée à saint Laurent, car la bataille est livrée le 10 août, jour de la fête du saint, probablement près du lieu du gain de la bataille, où furent portés les derniers coups. Cependant, la découverte de l’église Saint-Laurent et l’existence d’une paroisse du même nom, antérieure à la bataille, viennent remettre en cause cette explication.
Des deux édifices retrouvés au XIXème siècle par la SAN sur la butte, la chapelle est le plus petit. Elle est visiblement édifiée avec les débris de l’ancienne église car, lors des découvertes, on constate un mélange de matériaux seulement la chapelle est bâtie « à bain d’argile » : avec un mortier de terre et non de chaux comme l’église. Cette chapelle est détruite en 1562, lors des troubles protestants. En 1616, on la mentionne totalement ruinée sur un territoire qui s’appelle encore Saint-Laurent du Val ès dunes.

Le cimetière de la bataille

click here Après la bataille, Henri Ier veut rentrer au plus vite dans son royaume. Avec Guillaume, ils décident d’ensevelir leurs morts dans les cimetières des alentours. Celui de la Vallée-de-Conteville est peut-être l’endroit où le combat livré en 1047 est le plus meurtrier. Dans son Roman de Rou, Wace nous apprend que les simples soldats sont enterrés sur place et que la plaine se transforme en un vaste cimetière :
« En terre enfoent les ociz En terre, on enfouit les morts
…Az cimetières del paiz dans les cimetières du pays »

watch Ce cimetière « militaire » jouxte le cimetière mérovingien de la vallée de Conteville. On rencontre, à cet endroit, des traces de sable mélangé de terre qui indiquent un sol remué sous une épaisseur de terre végétale. A l’issue des campagnes de fouilles de la SAN de la fin du XIXème siècle, on découvre 71 fosses, sondées et fouillées avec le plus grand soin, d’une profondeur de 50 cm à 1 mètre. On dénombre 74 squelettes.

follow Plusieurs indices désignent un cimetière militaire, celui de la bataille de 1047. Tout d’abord, les squelettes sont de sexe masculin, dans la force de l’âge : 15 à 50 ans, mesurant de 1m42 à 1m90. Lors des fouilles, Antoine Charma constate leur aptitude au métier des armes. Au centre d’une fosse mal faite, creusée dans le sable sur 1mètre de largeur, 1m50 de longueur et 70 cm de profondeur, on découvre trois squelettes : celui du milieu très grand à demi-assis avec toutes ses dents, celui de droite plus petit appartient à un individu jeune (15-16 ans) et celui de gauche, de taille ordinaire indique un homme âgé (la soixantaine), les dents rares et usées. Benoît de saint Maure écrit que les soldats sont de tous âges : « marcher jeune et vieux ». On découvre, au milieu d’un groupe de six, un seul squelette de femme, fluette, de taille moyenne. De plus, ils sont couchés à peu de distance les uns des autres, sûrement simultanément ensevelis. Les squelettes sont assez bien conservés, disséminés çà et là, par groupe de trois, quatre, cinq, six par fosse, en sorte que par intervalles, on ne trouve rien. Benoît de saint Maure raconte : « Les occis de la bataille furent enterrés à loisir là où il plut davantage ».

https://www.skipintros.com/photos/98539/slqv7xzau Les fosses, de forme concave, laissent un petit rebord qui partage les corps entre eux. Les cadavres sont étendus sur le dos, les bras appliqués le long des côtes et contre les cuisses. Dans la plupart des tombes, on trouve deux rangées de pierres plates figurant un cercueil. La tête seule présente une singularité : elle est à droite et à gauche protégée par deux pierres plates qui en soutiennent une troisième. Selon les archéologues, ce serait une tradition franque. Les morts ont les pieds vers le levant ; ils sont tous orientés est/sud-est. Les crânes retrouvés ont un front convenablement développé, dolichocéphale.
On ne trouve nul objet de fer ou de cuivre près d’eux ; on peut penser qu’à l’issue de la bataille, les morts sont débarrassés des objets les plus coûteux. A l’époque, la coutume est de dépouiller les cadavres car les vêtements de protection et les armes: épées, boucliers, lances et cottes de maille coûtent cher. Les chercheurs de l’époque concluent que ces sépultures paraissent convenir à une population relativement pauvre et assez peu civilisée. En réalité, cette affirmation tient au fait que les tombes ne contiennent pas d’objets, ce que recherchent les archéologues.

Les monuments commémoratifs

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see Borne commémorative élevée par Arcisse de Caumont à Vimont

Deux monuments commémoratifs rappellent le souvenir de cette bataille. Le premier, mal placé mais sur un endroit plus passant, est élevé en 1841 par Arcisse de Caumont sur la D613 (ancienne RN13), à la sortie du village de Vimont. L’inscription : « En souvenir de la bataille du Val-ès-Dunes, près d’ici vers le sud-ouest au lieu dit le Val-ès-Dunes fut livrée la bataille gagnée par le duc Guillaume sur les barons normands révoltés contre lui le 10 août 1047. Le duc passa la Muance au gué Béranger près d’Argences, opérant sa jonction à Valmeray avec son allié Henri, roi de France, et de concert avec lui attaqua les insurgés de la plaine du Val-ès-Dunes : ceux-ci furent défaits après avoir soutenu pendant quelques temps avec courage l’attaque des deux armées, et prirent la fuite dans le plus grand désordre».

La stèle de 1947, sur la route de Bourguébus, est érigée pour corriger l’erreur volontaire d’Arcisse de Caumont.

Borne commémorative de la route de Bellengreville à Bourguébus, placée à proximité du lieu de bataille, érigée par le Conseil général à l’instigation de M. Léonard Gilles et de Mademoiselle Le Normand.